André Peragallo

André Peragallo 
J’ai pour mission, en cet après-midi d’avril, de cueillir à la descente d’un train en provenance de Paris le poète André Peragallo dont Pierre Descamps, un autre poète, m’a dressé un portrait tout aussi sommaire qu’élogieux.
Qui vais-je rencontrer ?
Vers quel responsable de salle vais-je bien pouvoir orienter ce parisien qui désire donner une conférence sur l’oeuvre d’Armand Dehorne dont il vient, à ses frais, de publier un livre.
Je fréquente depuis peu il est vrai le monde des poètes mais jusqu’alors, je n’en ai encore jamais croisé un seul capable d’un tel désintéressement. C’est d’ailleurs cette générosité entrevue, doublée d’une pointe de curiosité, qui me fait, ce jour-là, répondre favorablement aux sollicitations de l’ami Pierre.
Il y a de cela maintenant quarante ans.
Si de la conférence relative au travail d’Armand Dehorne il ne reste aujourd’hui que le vague souvenir « de chaises vides pour un poète », les moments de partage ont à présent, depuis des années, largement comblé le désappointement d’une soirée boudée tant par les gens de la Faculté des Sciences, à laquelle appartenait le poète-peintre Armand Dehorne, que par ceux de la Faculté des Lettres, que fréquentait, à l’époque, l’écrivain Pierre Descamps
Bonheur de l’inattendu.