Didier Mélique
Capter des messages – des “signaux d’existence” – dans son milieu extérieur et être capable de les interpréter, ainsi fonctionne l’instinct de survie des espèces animales. Capter des messages en donnant une interprétation personnelle ou poétique de ces “signaux d’existence”, ainsi fonctionne l’être humain en tant qu’animal social.
Murielle Compère-Demarcy lance ici quelques-uns de ces “signaux” que chaque lecteur pourra interpréter à sa guise, suivant son inspiration ou sa sensibilité. Ainsi un pic-vert qui traverse le champ de notre vision ; un arbre de 47 hivers qui fait signe dans l’âge de nos saisons ; une femme seule qui croise une main revenante, d’une terre sans âge ; l’aube qui revient comme un radeau sans méduse ; la main grège du poème tournant la page du quotidien ; une nuit d’Apocalypse redessinant, assourdissante, l’écheveau de la lumière ; la solitude titanesque et déshumanisée de nos vies parallèles ; autant de “signaux d’existence ” qu’émettent, dans ce numéro de la collection de “La galerie de l’or du temps” ouverte par les éditions nantaises du Petit Véhicule, les feux clignotants du Poème augmentés par les créations picturales de Didier Mélique.