Georges Toussaint Léon Palante est un philosophe né le 20 novembre 1862 à Blangy-les-Arras, petite commune du Pas-de-Calais entièrement détruite durant la Première Guerre mondiale, mort le 5 août 1925, à Hillion près de Saint-Brieuc. Ses parents sont originaires de Liège. Les informations manquent sur son enfance car Palante a toujours été discret sur sa vie privée. Garçon timide, il a poursuivi une scolarité sans histoire, d’abord à Arras, puis au Lycée Louis le Grand. Dans Les Grèves, Jean Grenier, qui a été son ami, écrit que dans la maison de ses parents « régnait la discorde », et que « les vives discussions étaient suivies de silences mortels et de bouderies qui duraient des semaines ». Difficile de savoir ce que Palante a retenu de cette enfance en demi-teinte. Ce que l’on sait, c’est que cet ardent pourfendeur de toutes les structures sociales broyeuses d’individualité n’a quasiment rien écrit sur la famille. Le seul texte qu’il consacre au sujet (L’Esprit de famille et la morale familiale, Revue socialiste, 1901; repris dans Combat pour l’Individu, 1904) se limite essentiellement à une condamnation du mariage en tant qu’institution bourgeoise et de la « Dame » en tant que garante de l’ordre social établi…
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.