Jean-Claude Carsuzan

Avant-propos

Comment un jeune artiste, tout pénétré d’un désir d’aventure artistique peut-il affronter la guerre ? Comment, si ce n’est en se construisant une double vie, celle des apparences, auxquelles il faut malheureusement sacrifier, celle de la vie intérieure où l’imagination et le désir bouillonnent, et que ni la crainte de la perdre ni l’effroi d’avoir à la supprimer chez son prochain ne sauraient étouffer.

Les « Trente Glorieuses » ne furent pas si joyeuses pour tout le monde, et surtout pas pour cette génération d’après-guerre appelée contre son gré en Algérie pour de prétendues « opérations de maintien de l’ordre » et dont elle sut vite la véritable nature. Ces temps continuent de peser sur les esprits. Les témoignages ne manquent pas de ces jeunes ouvriers, agriculteurs, instituteurs, ingénieurs, universitaires divers : tous sont aussi émouvants que nécessaires à l’Histoire. Ils sont parfois entachés par une lucidité a posteriori, ou un désir de justification ou de repentance, souvent ils servent de thérapie personnelle permettant de surmonter les traumatismes, ou à tout le moins de ne pas ressasser cette obsédante période volée à l’essor de la vie…

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