Nicole Lanza
Lorsque j’eus terminé la lecture de Passionnaire je me posai là, habité d’un réel émerveillement, mais surtout frappé par le talent poétique que j’y discernais, et qui éclatait comme cela, par à-coups, en éclats inattendus. Que signifiait ce mot, Passionnaire, ici balloté entre ce que je croyais savoir de la dimension liturgique du terme et ce que je devinais de la présence d’une fleur. Je compris, à la lecture, qu’il s’agissait de l’avènement d’une passion, certainement entre deux poètes, fugace, violente, et nouée, enlacée entre la mort et la poésie. Au creux des « Chants Funèbres » et de la « Nébuleuse Obscure » entre le mystère d’un éloge de la mort et celui d’un éloge de la poésie se vivait une écriture à deux voix, au-delà du dialogue, une manière d’échange intemporel, une parole partagée d’amour et de passion comme une « Chevelure de l’Orage ». Il me semblait que tout amour, toute passion, toute rencontre trouvaient bien leur place entre ce que je percevais comme la finitude de l’être humain et l’énigme de l’énonciation poétique. …. (a propos du chant des aubes)
Alexandre Alaric