“LA GIFLE AU DIABLE” par Lucien Grand-Jouan, Couverture de Nicolas Jobard
Prendre comme dans le « Débile- Touchatout » ou dans « Bouvard et Pécuchet » deux « moi » différents, un gauchiste, l’autre droiteux… et leur faire rechercher le bonheur de différentes façons.
Pour cela dans leur recherche, ils vont passer en revue tous les aspects de la société capitaliste ou autre pour en mesurer leurs bons et mauvais côtés. Il s’agit de montrer la complexité des valeurs pour l’homme. Pour/contre.
— Julien Dourangnac

“Je dirais simplement qu’un bon dessin synthèse en dit plus long qu’un long discours ! Et les meilleures satiristes ou humoristes n’ont même pas besoin de paroles ou de légende pour nous faire rire”.
Comment peut naître l’idée d’une revue satirique ?
Dans la vie chacun a son ADN génétique particulier, cela signifie une certaine hérédité solidaire. Mon père, dans sa jeunesse, était un grand contestataire un peu révolutionnaire. Tout comme l’artiste cari- caturiste Jules Grandjouan qu’il admirait et aimait beaucoup. Mais avec l’âge, son esprit critique lié à un certain pessimisme n’a fait que croître dans des sens qui me choquaient. D’ailleurs il interdisait les visites chez Jules au prétexte que son anarchisme syndicaliste pourrait me conta- miner. La raison en fait était autre et je l’appris bien plus tard. Mon père refusait de voir l’amour fou et la liaison profonde qu’avait eue ma grand-mère, veuve très jeune, avec Jules. Mon père avait détruit, après la mort de sa mère, toutes les preuves et lettres amoureuses conservées tendrement. Il y en avait une malle entière.
Ma première rencontre avec Jules, je la dois à la clairvoyance de ma mère qui, contrairement à l’interdit paternel, m’annonça un beau jour que nous étions invités par Jules dans le nouveau restaurant universi- taire qu’il avait créé sur les quais de la Fosse, à Nantes, en ajoutant : « On n’en parlera pas à ton père, c’est secret ».
J’avais environ 18 ans, et cette rencontre fut dans mon esprit comme un feu d’artifice car, à vrai dire, je n’avais encore jamais rencontré per- sonne, même chez mes meilleurs professeurs, avec un caractère aussi fort et énergique, ce qui pouvait surprendre chez quelqu’un de près de quatre-vingt-un ans (…).
(extrait p.145)
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