“Le Voyage d’Alceste” par Françoise Thyrion
LE CHOEUR DES FEMMES
C’était un mois de Janvier 1942, il faisait froid.
C’était un mardi, ou peut-être un dimanche.
C’était un jour comme les autres, gris et rempli de cris
Nous étions près de 230 femmes
Entassées les unes sur les autres dans un wagon à bestiaux
Les fenêtres étaient plombées
Nous roulions vers l’est, toujours vers l’est
Nous ne savions pas où s’arrêterait le train
Il faisait de plus en plus froid.
C’est là qu’a commencé notre descente aux Enfers
230 Eurydice éperdues.
Sans aucun Orphée à l’horizon
Sans espoir, sans larmes, sans rien
Extrait de la scène 1 L’adieu aux personnages de théâtres…
- Postfaces de Michel Valmer et de Luc Vidal