Koutoubia – Marrakech

 PREFACE

Je croyais trouver facilement le Meriool, mais il avait levé le camp. 

Le vent s’est levé, lui aussi, et m’a dit :
« Meriool, c’est un drôle de mot qui n’a pas de rime et malgré tout ça rime à tout
C’est du mariole qui perce la vie plus profondément qu’une chignole
C’est un magicien patient et poli, qu’attend toujours son tour
C’est un retard annoncé qui nous fait gagner du temps
C’est les larmes que tu verses devant une terre inconnue et c’est lui qui les sèche 
C’est l’aventurier d’un Graal perdu, perdu par un poète qu’on ne connaît plus
C’est un baroudeur chargé d’un brin de soleil dans son panier
C’est du Dylan qui avance à dos d’âne
C’est du Hendrix qui n’a pas pris ses acides
C’est un électron libre qui voudrait voir des peuples plus libres
C’est un antidote à la vacherie 
C’est une caresse sur la douleur et ça colmate les chromosomes
C’est des routes qui ne partent nulle part et qui te ramènent dans tes chaussures
C’est des aventures délirantes quand le délire encaisse ses rentes
C’est le regard du Sud avec deux billes noires, qui dit qu’il y a encore de l’espoir
C’est des visages qui font la vie même quand la vie te dévisage
C’est un décodeur que tu allumes peinard sans abonnement
C’est un plaisantin grisonnant qui fait marrer adultes et enfants
C’est un gros ours débonnaire qui vend sa came dans le désert
C’est un sens précis du cocasse sous les lignes d’un vagabond qui a la classe
C’est un conteur qui ne fait jamais ses comptes 
C’est du style jamais hostile, qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas
C’est du récit qui fait déborder sur le papier des petites aventures rapportées
C’est une galerie de personnages qui vivent leur vie sans faire de tapage
C’est une vitamine C comme le début de cœur, avec un cœur plus gros que ça
C’est du vécu resté invaincu
C’est mon ami et c’est mon frère et mon visa vers l’Algérie
C’est l’Algérie que je préfère, celle qui ne manque jamais d’air
C’est un poète qui ne fait jamais la quête
C’est édité au Petit Véhicule à Nantes et ça…
Ça c’est encore plus chouette. »

Et c’est comme ça que je l’ai retrouvé, le Meriool !

Tanger

Qui est Habib AMAR ?

Depuis le temps que j’essaye de le cerner, je ne suis pas au bout de mes peines !!!

Né en Algérie dans les années cinquante, on peut dire qu’il ne baigne pas dans une ambiance romantique à cette époque ! Le coup de foudre pour la langue française se fait au contact de son premier instituteur et l’amour de la littérature arrive naturellement un peu plus tard…

Ses études l’orientent vers le lycée puis vers l’université, toujours en Algérie. Alors qu’il avait le cul entre deux chaises (langues arabe et française), la langue anglaise lui fait de l’œil et il se retrouve dans une essoreuse entre Verlaine, Vian, Hemingway, Rimbaud, Faulkner, Kateb Yacine, Ferraoun, Céline, Bukowski…

Jamaa el Fna

Après une formation comme prof d’anglais, il devient finalement traducteur technique dans l’industrie du pétrole en Algérie, puis directeur d’une résidence pour travailleurs immigrés en Haute-Savoie. Il plonge alors dans le monde de l’écriture, avec des histoires décalées, teintées d’humour noir, pour des magazines, blogs et autres niches qui tolèrent ses écrits.

En 2005, un premier livre « Algérires » parait avec ses histoires loufoques, ses poèmes et ses portraits de personnages décapants. Il trouve aussi le temps de faire la promotion pour des artistes des deux rives, avec des échanges entre la France et l’Algérie (artistes peintres, théâtre, musiciens, écrivains).

Le monde associatif lui ouvre les bras pour lui faciliter cet objectif de rapprochement, ce qui ne le détourne pas de son travail social, d’aide et d’accompagnement aux personnes en grande difficulté…

Vue Mosta

Le présent ouvrage, « Meriool », nous dévoile vraiment qui est l’auteur, il suffit de savoir errer avec lui et lire entre les lignes…

Deux autres ouvrages sont sur le grill, un roman policier délirant et un vrai roman, sérieux, larmoyant !

Habib Amar

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