Créer un spectacle pérenne de poésie en ce début de vingt et unième siècle, avec peu de moyens et la seule force de sa volonté est un pari difficile. Avec quelques amis, je l’ai tenté, et sur cette Côte d’Azur belle mais difficile aussi, il a été couronné de succès.
D’un restaurant provençal de la vieille ville de Mouans-Sartoux, où nous avons vécu les trois premières soirées en 2010 et 2011, à la vaste et belle salle des fêtes du Château de Mouans-Sartoux, quarante-quatre soirées se sont succédées, en cette fin de sep- tembre où j’écris ces mots.
Plus de quarante poètes maralpins, varois et bucco-rhodaniens ont répondu à notre appel. Ils sont tous cités dans la table chro- nologique des auteurs invités qui figure dans cet ouvrage. Seuls trois d’entre eux ont été invités deux fois.
Un grand nombre de musiciens et d’instruments de musique, y compris les moins connus sont venus sublimer la poésie, et plus de trois cents auteurs en devenir ont fréquenté nos scènes ouvertes.
Chaque fois, l’amitié, la convivialité et la simple joie de parta- ger une même passion ont été la marque de fabrique des Mots d’Azur. Aux retrouvailles du Château, quatre fois par an, se sont ajoutés les Nuits de la poésie du Suquet , le 21 juin, le Printemps des poètes dans un villa ge différent tous les ans, et enfin notre par- ticipation active au recherché et si convivial Festival du Livre de Mouans-Sartoux.
Tout ceci au service d’une seule et noble cause : la poésie Tout ceci pour qu’elle vive, qu’elle irrigue nos jours, et s’insuffle dans nos veines. Le combat pacifique des mots dans l’azur continue. Avec vous et pour vous.
Pierre-Jean Blazy
Au petit matin de juin une senteur inconnue monte de la terre
Au loin, plus haut que l’horizon l’île des désirs se dresse, calme et tranquille face au tourbillon de la côte et de ses voyeurs d’ombre
Je veux aller au lac du haut monde me baigner dans ses eaux claires et redécouvrir l’espoir cette tragédie
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.