“L’éco-socialisme, repère pour des temps troublés” de Yannick Guin, Sophie Normand, Nicolas Robin

Au terme de cette réflexion posons la question essentielle : pourquoi le socialisme veut-il et peut- il affirmer une approche spécifique de l’écologie ?

Puisque les socialistes et laplupart des écologistes sont d’accord sur le diagnostic des scientifiques, et en tout premierlieu, ceux du GIEC, et qu’ils sont aussi d’accord sur l’urgence des décisions de transition, afin de ne pas mettre en péril, à échéance de plus en plus rapprochée, les conditions mêmes de l’humanité, alors pourquoi affirmer les particularités de cet « Éco- socialisme », terme si justement utilisé aussi bien par l’économiste Thomas Picketty que par le leader belge Paul Magnette ? Question cruciale.

A vrai dire, au- delà d’une conscience générale, il y a des différences, voire des divergences, sur les démarches respectives des socialistes et des écologistes, ce qui n’est pas sans conséquences sur les politiques à mettre en oeuvre. On peut circonscrire cinq différences majeures qui sont autant d’approches distinctes.

1. Différence en matière philosophique

Les socialistes s’inscrivent dans l’héritage des Lumières, puissant moment d’insurrection de la pensée humaine pour repousser toutes les explications métaphysiques du monde et saper tous les alibis qui servent à établir les dominations des hommes sur les hommes. S’appuyant sur une sorte d’escroquerie philosophique, quelques écologistes accusent Descartes, et toute la pensée des Lumières avec, d’être à l’origine de l’Homme saccageur de la Nature.

C’est un contre- sens puisque Descartes, en affirmant la nécessité d’un « homme maître de la nature », désigne l’effort d’intelligence et rationalité qui conduit à toujours mieux comprendre les mystères du monde qui nous entoure, et qui peut à l’occasion nous accabler, à l’instar par exemple des épidémies ravageuses des XVIIe et XVIII siècles…

Pour commander l’ouvrage cliquez ici

Vers l’index de Yannick Guin