Amina mutine ou les ensorcellements de l’île, de Lambert Savigneux
LAMBERT SAVIGNEUX
Amina mutine ou les ensorcellements de l’île
poèmes & peintures
préface : COLETTE GIBELIN
postface : LUC VIDAL
Quand on entre dans la poésie de Lambert Savigneux, on est tout de suite saisi par le sentiment étrange de s’approcher de quelque chose d’essentiel, on ne sait quoi. Et d’ailleurs le mot est là, dès la première page : «Traversé le désert et tendu l’essentiel »
C’est dire que cette poésie est une quête. Mais cette quête ne s’opère pas par le biais d’une réflexion intellectuelle, elle passe par la sensation. Et on ne s’étonnera pas d’apprendre que Lambert Savigneux, qui est à la fois peintre et poète, s’est intéressé aux cultures africaines, caribéennes ou asiatiques.Il me semble qu’il peint en poète, car ses tableaux donnent à rêver, ou plutôt à réimaginer le réel, comme s’il s’agissait de donner un sens à la matière. Et s’il peint en poète, il écrit en peintre. Sa poésie est très visuelle. On est frappé dès l’abord par l’abondance des couleurs :
« Cette envie de danser pieds nus rouge se fendre en bleu
pour un peu
plus de vert »
Les couleurs dans cette poésie sont partout présentes, mais aussi les formes, et formes en mouvement, avec une prédilection pour les courbes, peut-être celles de l’île femme ou de la mer en ses vagues.
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Colette Gibelin ( extrait de la préface)
Le poète Lambert Savigneux devient ainsi le scalde des alliances subtiles entre terre et ciel comme s’il voulait dévoiler la cause cosmique des offrandes du poème. Leurs voix et leurs blessures. L’île qu’il aime au fond cacherait une toison d’or inconnue. D’autant qu’il ne faut pas oublier que les images de ses vers doivent beaucoup à ses yeux de peintre. Chanter, regarder, boire le silence et se fondre dans le bain du jouvence d’un vocabulaire poétique fait d’éclats, d’incises, de pauses, de couleurs et de la chaleur africaine des tropiques, voilà les lignes forces qui jouent et vibrent dans l’âme du texte. Il raconte la libre respiration sensuelle de « sa Marine à fleur de vent ». Amina, ce nom/prénom en voici le talisman souverain. Signé par le soleil rouge du poète et de ses mains attentives.
Luc Vidal ( extrait de la postface)
Lambert Savigneux De racines basques, Lambert Savigneux naît à Pau (Pyrénées Atlantiques) en 1963 et est tout à la fois peintre, poète, traducteur, bibliothécaire, lecteur et marcheur. Les langues étrangères et la littérature sont ses premières amours qui prennent tout leur sens dans la rencontre. Dès 1987, il cherche des moyens de gagner sa vie sans que cela soit d’importance afin de couver la poésie du «Tout-monde » et d’ouvrir en 1992 un atelier d’art qu’il anime jusqu’en 2006, date à laquelle il est amené à travailler comme bibliothécaire. La poésie reste au centre de sa préoccupation. Il réside actuellement dans le Var.
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Sites : http://aloredelam.com et http://lamsabu.wixsite.com/lambert-savigneux
La voile au loin sari s’enroule femme éternellement au flanc de l’eau Regard couché sur le couchant l’entre-deux eaux fuse La chaleur aux tempes Cette envie de danser pieds nus rouge se fendre en bleu pour un peu plus de vert
S’étendre au vent
En gué
Opposition farouche
Lambert Savigneux