Appel à Textes, appel aux poètes, à celles & ceux qui chantent, disent ou aiment les poèmes de René Guy Cadou
APPEL À TEXTES, APPEL AUX POÈTES, À CELLES & À CEUX QUI CHANTENT, DISENT OU AIMENT
LES POÈMES DE RENÉ GUY CADOU
pour réaliser une revue des poètes de l’école de Rochefort sous le Signe de René Guy Cadou
Pour le centenaire de la naissance de René Guy Cadou, 15 Février 1920.
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Lorsque l’an 2019 aura fini sa course, nous pourrons relire avec une certaine émotion ce poème de René Guy
Cadou, dont voici les premiers vers :
« Moineaux de l’an 1920
La route en hiver était belle
Et vivre je le désirais
Comme un enfant qui veut danser
Sur l’étang au miroir trop mince… »
(Moineaux de l’an 1920)
C’est en février 1920, à Sainte Reine de Bretagne, au coeur de la grande Brière, qu’est né le poète René Guy
Cadou. Nous allons donc célébrer prochainement le centenaire de cette naissance. Fauché par la camarde en
mars 1951 à l’âge de 30 ans, Cadou a connu un court purgatoire d’une dizaine d’années. Dès le dixième anniversaire
de sa mort, en 1961, la promotion de son oeuvre qui a été portée par ses « compagnons de la première
heure », les poètes de « l’école » de Rochefort, et par sa femme Hélène, l’a fait sortir du cercle intime de l’amitié
fraternelle et de l’amour. Depuis, la poésie de Cadou, même si elle reste minorée par « les grands éditeurs »
ou par les canons de l’université, n’a cessé de s’imposer dans le coeur de ceux et celles qui voient d’abord dans
la poésie le rapport poignant de l’homme à sa propre condition.
Assumant le cri de révolte du surréalisme qui, au lendemain de la boucherie de 1914-1918, se tourne vers la
révolution sociale, Cadou dira de ce dernier qu’il offrait un chemin « dans la prise de conscience de nous mêmes
pour tout ce qu’il a mis en notre pouvoir, de rêves, de cris de haine, d’images, d’espoir, de liberté
prometteuse et totale de l’esprit. » Mais il en rejette l’automatisme, le procédé systématique. Il parlera des «
chutes de vaisselle surréaliste ». Cadou est un lyrique intérieur qui tient la poésie à l’écart du jeu de langage,
du « cadavre exquis » surréaliste ou pire, à l’instar de nouveaux « poètes » inspirés par la sémiologie, d’une
méditation mortifère sur le langage, coupée de toute référence à l’émotion poétique.
Entre ces deux écueils,
Cadou continue de nous enseigner qu’il ne faut pas démériter de l’aventure humaine,
« Parce que c’est entre les hommes
Parce que c’est une question de fleurs rouges
Entre eux depuis des siècles
Parce que la vie est belle et désirable
Comme un puits dans le ciel »
(Dernier Communiqué)
Il replace la poésie dans ce qui la fonde :
« la valeur d’une oeuvre est en raison du contact poignant du poète avec sa destinée ».
Depuis les années 1960 l’oeuvre lyrique de Cadou n’a cessé d’être rééditée et chantée : si les poèmes de Louis
Aragon ont gagné le grand public grâce à des compositeurs-interprètes de haute volée, mais toutefois dans
l’héritage du mouvement cabaret rive gauche après 1950 (Léo Ferré, Jean Ferrat, Georges Brassens…), ceux
de Cadou ont été chantés, par une pléiade de chanteuses et chanteurs de haute qualité. Parce que la poésie de
Cadou porte d’emblée en elle une musique, comme celle des anciens bardes celtiques, il a certainement été le
poète le plus mis en musique.