Bernard Victor Chartier : Après mes pas – Haïkus
Préface (extrait)
Que signifie photographier, sinon écrire la lumière ? Il y a des poètes qui savent écrire la lumière tant avec leur stylo qu’avec leur appareil photo. Bernard Victor Chartier fait partie de ces derniers. C’est ce qu’il nous donne à voir dans son recueil, après mes pas, qui associe haïkus et photographies. Chaque page blanche nous offre deux haïkus et chaque photo un unique.
Nous y trouvons, dans toute sa clarté, ce que Hubert Haddad appelle “le principe photographique de l’instantané”.* Qu’il s’agisse d’image captée par l’objectif ou d’image captée par l’oeil du poète qui contemple son environnement, tout est esquisse et évocation.
L’artiste japonais, en quelques traits d’encre, nous ditla grâce d’un chat, la courbe d’un pétale, le drapé d’un kimono. A nous, observateurs, de fournir les détails. C’est l’art de la suggestion, et cet art est aussi celui du haïku. Ainsi, les mots de Bernard Victor Chartier peignent d’un trait, tandis que ses photos proposent un au-delà du réel, qui invite à un voyage intérieur.
Louise Thunin
haïkus du livre
sous dame lune
des feuilles brunes
en fosse commune
dans la brume triste
un peuplier noir
danse à contretemps
cambrioleur stagiaire
un rayon de lune
explore mon sommeil
entre deux rêves
mille et deux bruits
visibles
Haïkumages
après mes pas
s’efface
l’espace
laisser un demain
dire le reflet
de mon passage
Bernard Victor Chartier
Après une vie professionnelle une vie professionnelle consacrée aux Ressources humaines, Bernard Victor Chartier vit une retraite épanouie dans le bocage sarthois, à proximité bienfaitrice de son Anjou natal. Il y cultive ses jardins et rencontre sa muse, ainsi que l’invitation à la méditation, dans la terre sévère mais juste du Chant des Champs (1).
Amateur de longue date des textes courts, lecteur compulsif, surtout de poèmes et plus particulièrement de haïkus et de kôans, “scrivain” (2) à ses heures de soleil, il ressent vivement que …c’est avec le pollen des fleurs qu’on écrit les meilleurs poèmes et qu’on signe les premières heures d’un langage inconnu… (3)
Chercheur de silence, gourmand des mots, marcheur des chemins de traverse, jardinier des étoiles, il traque sans cesse dans ses textes ce qu’il appelle “la juste note”.
- Nom de sa maison
- cf. Georges Pérec
- Le poète sans nom de Luc Vidal
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Communiqué du Vient de paraître