“Calèche” de Jean-Pierre Gandebeuf avec des dessins de Ghassan Faïdin
Jean-Pierre Gandebeuf, poète
Rester stoïque dans le silence et faire usage du vide n’est pas chose simple à pratiquer.
Le but une fois atteint, les mots n’ont plus de raison d’être. Il faut les évacuer sine die. N’ayant fixé mon attention sur rien, je peux aller où bon me semble et faire œuvre d’apostolat.
Je suis cerné d’Extrême-Orient auquel je fais volontiers allégeance, tant me semble fécond et mystérieux ce que je reçois du hasard.
Si j’échoue à peindre le héron
avec un doigt d’encre
je ne deviendrai jamais samouraï
Ghassan Faïdi est né en Irak, à Bassorah – la Venise de l’orient – d’un père architecte et d’une mère couturière.
« J’ai fait mes études à l’institut des beaux arts de Bagdad puis à l’académie des beaux arts de cette même ville. Durant ces années, je travaillais comme dessinateur dans un journal « l’opinion de Bagdad » en langue française. Départ à Paris en 1974, admis aux beaux arts de Paris. Pour financer mes études, je jouais dans le métro de l’oud (luth oriental) ; Un an plus tard, je commence à dessiner des portraits place du tertre à Montmartre où je travaille encore à ce jour ; Pour moi , c’était un lieu marqué du souvenir des peintres importants, tels Picasso, Modigliani, Utrillo et bien d’autres …
L’après-midi décline avec une gravité de chat.
Au cœur de l’accalmie, le bonheur raréfié des vibrations du monde, la réfraction d’un corps dans la lumière laiteuse.
Sans doute des esprits vacants ou bien, de ces énigmes brèves diligentées par Dieu. Toutes ces ombres qui rôdent et hantent le silence, est-ce un parti pris
expiatoire?
Il y a tout autour de Florent, une noria de symboles qui mérite d’être identifiée.
Ainsi, pour ne pas souffrir, pour ne pas se liquéfier dans l’incessant décompte des heures, déplie-t-il ses doigts, les écoute-t-il craquer, jaugeant du regard ce qui pour lui relève de l’éphémère, jouant de son instinct pour pénétrer cette face cachée des choses qui échappe le plus souvent à la vigilance de
l’observateur.
Évoluer dans un absolu de ferveur, aimer, sentir, sans jamais se départir de son calme, voilà le vrai. Drôle de flou dans sa tête, l’amour hypothéqué.
Plus une pomme à l’horizon qui tremble, pas l’ombre d’un serpent…
Extrait de “la Calèche”
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