“De purs murmures” de Yves Moulet
Et pourtant
Des murmures murent la parole
Des murmures enferment
L’écho de vos diastoles et de vos systoles
Des murmures informent les journaux
Des murmures cloîtrent les mots
Des murmures rassemblent des familles de maux
Des murmures ressemblent à des cris d’effroi
Des murmures soulèvent des toits de malentendus
L’écho prend du sens – diastole – systole
Derrière le mur végétal de la palmeraie
Le chant livre l’obole de la liberté de parole
Et les journaux des récoltes graveront toujours le style de la révolte
Murmurent les amours dans le sang des ramures
– Diastole – systole – diastole – systole
Murmure le mur sur les amures du vent
Murmure ce silence sur des toitures sans violence
Ce silence imposé ferme le bleu
Ce silence geôlier dame les prés
Ce silence prisonnier empierre le vert
Ce silence enfermé stérilise la liberté
Ce silence cimenté arrête la sève
Ce silence bétonné totémise l’arbre
Ce silence glacé pulvérise la maison
Ce silence de toile bédouine
Fait danser les demeures espérées
Il n’y a pas de murs dans les silences murmurés
Il n’y a que des murs dans les cerveaux murés des hommes demeurés
Il n’y a jamais de murs dans les étoiles des poètes de la pensée
O Poète prends tes mots d’oiseau
Pour moissonner leur sens et leur décence
Ouvre la ruche de l’innocence
Pour essaimer la dénoncence de l’indécence
Prends tes mots d’oiseau
Pour voler la liberté
Pour cribler la liberté
Du vertige des mots oubliés
Nourrir à grandes becquées jusqu’aux murmures des mots.
…
extraits d’un poème de Yves MOULET
Avant propos de Roland Albert
Postface de Luc Vidal
Addenda de Yves Moulet
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