“Hugo comme Hugo” de Benoit Castillon du Perron
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C’était le début et c’était la fin. Les vitres en- sanglantées par le crépuscule du soir, la Quatrelle avait buté au feu rouge et, tandis qu’à gauche le profil de Bob, sa longue main maigre posée sur le levier de vitesses, fixait l’horizon libre du bitume devant lui, yeux aigus d’échassier en vol, toujours en quête d’on ne sait quelle proie, Jean apercevait plus loin, par-delà le visage flouté de son ami, un petit bout du cimetière, là où, pas plus que lui, la responsable du cadastre n’avait été foutue de retrouver la tombe des Hugo : « Il faudrait in- formatiser tout ça », lui avait-elle dit, désignant le plan parcheminé, plié en huit, des sépultures, cette infinie suite de petits rectangles, empilés depuis deux cents ans, tous encombrés de hiéro- glyphes indéchiffrables.
«Mais on n’a pas les crédits », avait lâché la secrétaire de mairie, laissant retomber l’accordéon en lambeaux de la mémoire des morts. Et tandis que la carcasse vibrante de la voiture semblait piaffer au rythme trop lent des secondes, Jean, lui, aurait voulu tout arrêter, franchir le mur sombre, et arpenter une dernière fois les allées funéraires. C’était pourtant bien lui qui avait décidé de partir ; maintenant il était tard, trop tard, sous le clocher d’Appoigny, comme incendié dans le rétroviseur, pour retourner une dernière fois quêter parmi les tombes l’impossible vérité de Jeanne…
«Hugo comme Hugo»
Obsédé par la mystérieuse Jeanne Hugo, une vieille femme disparue, aimée dans son enfance, Jean, le narrateur, se rend à Appoigny, dans l’Yonne, où elle naquit, afin d’enquêter sur elle.
Quelques années plus tard, lors d’une deuxième visite sur place, une rencontre imprévue advient à Jean. Celle de Bob, un ami haut en couleurs, depuis longtemps perdu de vue.
Peu à peu, autour des deux hommes, de dangereuses ombres prolifèrent, mêlant aux fantômes de l’Occupation les spectres plus récents du serial killer Émile Louis et de Claude Dunand, le sadique pervers d’Appoigny…
Traité de façon originale, sous la forme d’un long flash-back ferroviaire, hésitant entre «Roman noir»
et «Autofiction», «Hugo comme Hugo» ne laissera pas son lecteur indemne…
(Résumé du livre)
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