“Mains” de Christine Durif-Bruckert, Marilyne Bertoncini et Daniel Régnier-Roux, avec les photographies de Pascal Durif
Ici, les photographies, se donnent toutes entières, embrasent la totalité des poèmes, se glissent entre eux, les débordent, disparaissent, un court instant, pour mieux se laisser ressaisir dans les reflets des mots. Alliances poétiques qui ne cessent de se renouveler avec force. Au lecteur de créer ses propres associations, de se laisser en- trainer dans un mouvement de rapprochements ou d’éloignements entre images et textes Les mains s’ouvrent large, en des notes sensorielles fluides, intenses, se ressourcent en poésie dans la profondeur lumineuse et contrast e des noirs et blancs. Le long de leurs plis, dans les creux de leurs paumes, la vie se désaltère, boit goulument les regrets et les désirs, mais encore les profonds secrets qui veillent sur nos mes jusqu’au retour dernier. Elles étreignent les chagrins, entrelacent les fils, s’enfouissent dans la terre chaude, se lèchent, s’ouvrent, et courent sur les claviers des souvenirs, de l’amour, de l’effort et des au-delà.
Être là tout simplement.
Rien de plus, rien de moins
comme les images collées au mur
comme le châtaignier que tu arrosais le matin Mains pleines de la terre
que traversent les saisons
les nuits froides
de bruits de pluie et des heures qui passent. Les choses vont ainsi
tes mains rient le plein jour
boivent les couleurs
et l’air de vent.
Rien ne reste
ni plus ni moins
dans le recommencement des jours.