“…Et c’est là que le titre de « Carnaval » donné à cet ouvrage ne peut que nous interpeller. Car le carnaval, depuis longtemps, est cet événement (dans certaines cultures) qui donne l’occasion, sous le couvert des masques et des déguisements, de contester l’ordre établi, d’instaurer (provisoirement) un nouvel ordre de pensée en renversant le cours des valeurs et des choses. En ce sens, le carnaval est lui-même chaos, mimé ou anticipé, et bouleversement d’une vision du monde. La joie et le délire de la danse s’y invitent, comme le grotesque, le laid, la monstruosité, l’innocence accouplée au désordre et la faim d’autre chose à l’effroi de ce qui pourrait advenir. C’est en suivant cet angle de regard que les peintures de Jonathan Bougard nous semblent plus proches des images de liesse carnavalesque qu’a peintes James Ensor ou des « défigurations » de Picasso (dans Les demoiselles d’Avignon, par exemple) que des images (faussement) édéniques du Douanier Rousseau ou des peintures marquisiennes de Gauguin qui nous proposent un retour à l’innocence primitive dont on sait qu’elles ne sont que celles, nostalgiques, d’un paradis irrémédiablement perdu….”
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.