“POÉdioties” de Pierre Rosin
Dès que la nuit s’achève
que l’alvéole des rêves se referme
j’ouvre les portes les fenêtres
j’écarte l’ombre
un nuage s’en va
on y voit plus clair
l’humeur du matin se barbouille de lumière teintée de vague
d’un reste de torpeur
mal rasé en pyjama
je regroupe une à une les questions
qui m’ont poursuivi jusqu’à l’aube
des mots que je ne voulais plus entendre
bouches obscènes
qui m’accablent et me blessent
je les attrape par les pattes
et tandis qu’elles gigotent
je leur enfonce le mufle dans la terre
elles hurlent qu’elles n’y sont pour rien
que c’est moi qui les ai fait venir
les réponses et les certitudes ne sont jamais là
lorsqu’on a besoin d’elles
je cogne à la cloison de l’arrière cuisine
les silences bien dodus tapis dans leur trou se réveillent en sursaut
et d’un coup viennent les faire taire
Pierre Rosin
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