“La haine” ! Voilà un sentiment bien abrupt pour qui aurait espéré une rentrée calme.
Mais, bon. Tous nos calepinistes n’ont pas la haine meurtrière de Bernard Bouchot (“Les grenouilles de Pécord”). Ou alors c’est au nom d’une cause essentielle (Danièle Perrault, “Mon nom est Glossine”). Nos auteurs explorent plutôt la haine “ordinaire”, à l’intérieur du couple ou de la famille : Sylvie Van Praët (“Le canari”) et Nadine Fouchet (“Les trois ou rien”).
Quant à Michel Lalet, sa haine est absolue et n’épargne personne. C’est du moins ce qu’il écrit mais en réalité il n’en ferait rien. Quoique…
Charlotte Bellou (14 ans) avait lu “Le verger” de Châteaureynaud (un chef-d’œuvre). Elle a su parler des camps nazis avec un accent personnel très touchant…
Pour vous remettre, le n°23 aura pour thème “La chasse”…
Le Calepin Rouge.
Un n° un peu vagabond, avec des notes de voyages d’estive et la poésie de Max Elskamp.
Une biographie très perecquienne de Nicolas Courtin, le guitariste qui écorche merveilleusement “Jeux interdits”…
Deux coups de gueule de Michel Lalet : contre les épandeurs de détritus (“Au-delà de cette limite…”) et contre la “novlangue” qui s’y connaît à la perfection à “tortiller du c.. pour chier droit”.
Et la sagesse encyclopédique du Professeur Hernandez qui s’est replongé dans sa collection complète de la NRF. Dont l’un des cofondateurs, André Gide, a écrit “Familles, je vous hais”…
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.
