Sur le livre Aux Arbres dernière sommation de Léon Layon par Luc Vidal*
Aux arbres dernières sommations de Léon Layon édité par les « Oiseaux de passage » est à
nouveau sur ma table pour écrire ce commentaire-conversation et dire le haut intérêt de sa
découverte. J’ai rencontré l’auteur au festival de la Daguenière (49) en septembre 2019 organisé par
la maison d’édition La Marge. La couverture du livre représente la silhouette d’un arbre vagabond
sans feuille sur fond d’une route dont on voit la ligne qui sépare la chaussée. D’autres
photographies au début et à la fin de l’ouvrage montre l’arbre dans sa nudité dans le creux des
miroirs. Livre fort, vif, allant. Le sous-titre indique qu’il s’agit d’un petit conte rage de vert sans
sommations, est-il répété comme un marqueur. Plus qu’un conte un pamphlet-colère argumenté et
poétique, plus qu’un pamphlet, un poème récit lyrique et onirique, réel et vert de vérités
essentielles.
D’emblée, j’ai pensé en lisant ce conte aux auteurs que j’aime profondément et qui d’une manière
ou d’une autre ont mis au plus profond de leur écriture en avant le respect profond de l’homme et de
la nature.Voici pour commencer trois noms : Maurice Genevoix et la forêt perdue, Louis Pergaud
avec de Goupil à Margot en passant par le Walden ou la vie dans les bois d’ Henri David Thoreau.
Il y a dans le livre de Léon Layon ce battement de coeur qui ouvre les portes des vrais complicités.
Je pourrais y ajouter Colette avec ses vrilles de la vigne et de prince anarchiste Pierre avec
Kropotkine avec L’entraide, un facteur de l’évolution. Le poète Layon fait partie de cette
remarquable famille d’écrivain .
« J’ai bifurqué dans à la fin de la nuit. Quitté les trottoirs de la cité pollué, fui la ville empoisonnée.
Bien sûr, je deviens pirate. Echappée belle vers la forêt, vers la vie. J’ai glissé furtif de mon plus
beau de patineur. Dans mon dos, les gens s’éveillent, posent un masque sur leur visage. Voitures
électriques ou pas, l’air est saturé de particules. J’ai abandonné mes compagnons, les miséreux qui
dorment et calanchent sur des cartons, dans la sauvageté du monde. J’ai abandonné cette douleur
du réel ». Comme Thoreau, le poète Layon s’enfuit vers cet ailleurs, forêt du réel et des songes. A la
manière de cet extrait cité des jalons-poèmes traversent ce livre étonnant. En voici une autre part :
« La lande, dernier rempart, dernière marge, dernière protection de la forêt. La lande mutilée ,
amputée, attaquée chaque jour, grignotée par les territoires aménagés. Croisée des chemins. J’ai
quiTté la lumière artificielle, la lumière nucléaire. Le soleil m’éblouit. Le soleil, un amour oublié,
perdu depuis depuis des années dans le nuage de pollution. Croisée des chemins. Je veux vivre ici.
La vie avant tout. Ici. Dans le grand dehors avec les arbres sensibles. La vie ici. La vie, chemin
imprévisible qui expire le temps d’un souffle dans la cime des arbres ». J’aime l’épervier de
l’écriture du poète, sa hauteur et sa capacité rythmique à traduire dans le même mouvement aussi le
tremblement du brin d’herbe.
Extrait de l’article


Léon Layon – aux arbres dernière sommation, l’article en intégrale
Pour plus d’informations sur Léon Layon, auteur, sculpteur pinseyeur
Léon Layon sur le site du petit pavé