Des œuvres et poèmes de trente-six femmes poétesses présentés, commentés par Paulina Kamakine en langue d’oc, en français et en italien viennent d’être édités dans un livre irréfragable : « Paraulas de Hemnas ». Ce livre reprend et dépose sous nos regards avec ces poétesses occitanes contemporaines une antique tradition âgée de mille ans, à l’époque de la naissance des troubadours et troubairitz. Il est le fruit d’une enquête que je qualifierais d’aventures menée par Paulina, travail de fortes attentions et de hautes voltiges. On sent que l’auteure a pris ces œuvres à bras-le-corps et les a étudiées avec son âme singulière de poétesse pour mettre au jour cette « Langue cachée, langue volée /Lenga catada, lenga raubada – Notre terre a-t-elle mangé tes écrits ? / A golat tos escruts nontra tierra ? » selon Josí Guilhòt. C’est en fin limier que Paulina a réalisé son labeur d’enquête et mis à jour des créatrices de ces poésies occitanes. Rien dans ce livre n’est à écarter ou jeter. Paulina Kamakine, elle-même poétesse sous le nom Lou Petit Ausèth donnent à lire ses propres poésies dans cet ouvrage. J’y reviendrai dans un autre article…
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.