“Tra vie ! Dre Buhez !” de Patrick Arduen
Nous irons vers l’Ouest
Nous irons vers l’Ouest coude à coude au bastingage
par un ferry en compagnie des goélands
noyant chagrins et nostalgie dans son sillage
farewell mon pays regarde l’horizon
Quand nous débarquerons sur les quais le goémon
dans les abers de Dingle Bay de Killarney
ruisselant chalutiers les cageots de poisson
accostant les voiliers roulant dans le clapot
Nous irons funny bird en sifflotant my love
sur un air de fiddle l’épopée des marins
qui jouent la liberté dans des pubs en alcôve
et le verre à la main nous diront bon voyage
Nous lirons sur la peau le tatoo des dockers
sur l’entrelacs des bijoux le coeur des jolies filles
sous les taches de rousseur les douleurs de Deirdre
et dans le poing serré un pays déchiré
au souvenir des casques lourds des hélicos
au-dessus de Falls Road et les tags sur les murs
nous dirons Bobby Sands où le sang a coulé
quand la harpe violente a sonné le tocsin
On nous verra jusqu’au bout du Connemara
dans le vert saturé des tourbières bondiront
les poneys ivres de pâturages et tes lèvres
auront ce goût de bière et de miel qui me plaît
Partant de Doolin Peer sur le Queen of Aran
ballottés par la houle épaule contre épaule
passagers d’Inish Mean où Synge était venu
nous irons baladins sur les chemins de sable
et les murets abriteront du matériel de pêche
et le poème qu’il gribouillait sur le curragh
et la tourbe rougie dans les âtres noircis
quand les chaumières parlaient encore en gaëlique
Nous irons vers l’Ouest coude à coude au bastingage
par un ferry en compagnie des goélands
noyant chagrins et nostalgie dans son sillage
et la main dans la main jusqu’aux îles d’Aran
avec ce goût de bière et de miel quand on s’aime
un rayon de soleil éclairant la grisaille
nous irons baladins sur les chemins de sable
Farewell mon pays regarde l’horizon !
Patrick Arduen
biographie de l’auteur :
Depuis l’envol du « Pigeon Voyageur » en 2007, la boîte vocale a propagé les strophes du
poète aux cinq coins de la Bretagne et parfois au-delà jusqu’au lointain Sénégal, tressées
dans le filigrane musical des concertina, guitare, djumbé, harpe et kora…
Et le deus ex machina de l’internet a relayé l’écho de sa voix sur d’autres longueurs
d’onde, avec l’oeil curieux du Nikon pour sublimer la beauté du monde…
Mais après la trilogie des Bestiaire, Humanitaire et Plantaire, le temps est revenu
d’imprimer la parole vive comme une eau vive, et cette centaine de nouveaux
poèmes exprime ici la brûlure, l’espièglerie, la passion et la sérénité. Que ce
voyage soit un partage ! Que ces messages soient aussi votre voyage !
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