André DAUMEL Debussy, La Mer & autres récits (livre un)
PRÉ-FACE À Face AVEC LES MOTS
DialoguE DE JEUx
IGNORANT LES MAUX
Se jouer des idées, des préceptes, avec ou sans morale, décliner l’impossible, le torturer ou lesimplifier. Chanter la douleur, pleurer les bonheurs, écrire en envers avec tout ou sans rien. Poser des rails pour guider la licence poétique, la conduire vers de nouveaux aiguillages, de nouvelles destinées. Chutes anachroniques, danses indélicates de mots en verve. Poser parfois sa valise pour la perdre et ne jamais la retrouver ; un mot en entraînant souvent un autre qui de nouveau en engendre brutalement la suite. Quotidien du narrateur dans sa maison de pierre à Avranches, bien fermée mais si ouverte aux propos, aux propositions. Humanisme jamais laissé à la porte, on ouvre grand les huis afin qu’il se répande à la cantonade. Le pinceau, le couteau ne sont jamais loin des couleurs, de la toile ou du papier. Brosser çà et là des mots ou des formes, des couleurs en goguette en évitant de grâce… les pâtés. Faire trois tomes en volume ou en lignes, voilà l’idée à partager dans la première publication de récits illustrés.
André Daumel
Sommaire
Debussy, La Mer 7 L’arc-en-ciel 11 Le dernier repas 13 Le violoncelle du parc 15 Le concerto d’Aranjuez 17 Agréés à gré 19 Dame Jeanne 23 Fallait-il le préciser ou cela coulait-il de source ? 27 Incertain dialogue 29 Le paysan imaginaire 31 Le Prussien 33 L’histoire extraordinaire d’Alice Landaise 37 Manque de pot ! 41 Le dernier recours 47 John Mac Marrant 49 In petto 53 Cousin Georges ou le donneur d’ordres 55 Le couilleur de bru 67 Rizotto 71 La canopée 73 La vanille 75 L’ambon 79
L’ânesse Thésie 81 Le croque Odile 85 Le diable rouge 87 Le liège 89 Le Mic-Mac 93 Le mousquetaire 95 Le trou 97 L’extrême-onction 101 L’hidalgo 105 L’hippodrome 109 Monsieur le Comte est servi ! 111 The New York Times 113
_________________
Une lettre d’arc-en-ciel envoyée à André Daumel
Tes récits illustrés ressemblent à tes états d’âme, à tes étapes d’art comme une histoire révélée de ton chemin de coloriste, de ton regard attentif au monde des couleurs qu’une histoire d’outre-temps peut faire entrevoir dans la folie des mouvements imprévus comme dans l’hippodrome. Il y a toujours dans ton écriture cet art de poser l’atmosphère des lieux, des contenus, de transfigurer une histoire par un détail. « Le temps était maussade en cette nuitd’encre, un chalutier d’hommes nus revenait de haute mer » écris-tu dans L’hidalgo. Le monde animal t’est familier. L’esprit d’Ésope traverse tes récits. Tes histoires de bêtes sont susceptibles de réconcilier l’homme avec l’homme, telle l’histoire de L’ânesse Thésie. Mais ce que j’aime dans tes récits, ce sont les descriptions narratives qui fixent le film des drames et des trames dans l’esprit du lecteur. Ainsi : « Thésie insouciante, vaquait dans un petit herbage cerné de genêts et d’ajoncs aux fleurs jaunes. C’était son paradis, des champs de bruyères se prélassaient doucement vers la mer, elle ne se lassait pas de ces paysages du Cotentin ». Tu interroges le fantastique du monde comme dans Rizotto ou bien les étranges coïncidences avec La Canopée. Des thèmes variés, étonnants traversent ton livre. …
Luc Vidal ( extrait de la postface)
Pour commander l’ouvrage, cliquez ici
Le concert était dans quelques heures, tout était prêt ou semblait l’être, car en matière de concert rien n’était acquis, figé ou même définitif. Je suggérai donc à la harpiste, personnalité musicale reconnue que je logeais, d’aller prendre contact avec cette Mer, car bientôt elle la donnerait, ainsi elle pourrait s’imprégner des effluves iodés propres à notre région ; ajoutant que l’essence subtile qu’elle devrait en tirer pourrait lui être bénéfique. Nous partîmes donc vers Carolles dans une 4L historique. Je souriais doucement de voir cette Américaine habituée aux limousines et luxueux hôtels se promener dans une voiture étriquée et pour le moins inconfortable. Le contraste était saisissant, le décalage total. Elle ne semblait point choquée, l’anachronisme de la situation, compte tenu d’exubérances passées,devait la séduire. Il est ainsi des rencontres improbables et il fallait qu’elle aille jusqu’au bout du voyage.
Extrait de Debussy , la mer