“J’ai embrassé le chant de l’olivine rêveuse avant qu’elle ne touche le sol” de Stève Michelin (Textes) & Anatoly Orlovsky (Photographies)
J’ai embrassé le chant de l’olivine rêveuse avant qu’elle ne touche le sol. Cette phrase signe le titre du nouveau livre que j’édite de Stève Michelin. Il me parle, il me touche. Ce livre savant et cependant simplement lyrique parcourt les chemins frissonnants du monde. Le poète distille son eau-de-vie et d’images-poésie avec le geste d’un semeur et d’un rêveur mélancolique. J’aime cette idée que les pommes de l’aube et une poignée de dés puissent ouvrir nos chemins de l’intime, que l’on puisse se restaurer avec le pain des mots dans la douce auberge de la lune. La poésie, c’est bien cela : dire les secrets de l’indicible et des choses familières. Le poète peut alors fièrement et humblement tout à la fois se proclamer l’animal résolu, le grand remerciant et le grand Verdier. Comme s’il était le passager des étoiles et le grand voyageur revenant de Somalie, d’Arabie ou d’Alexandrie. Seul Orphée, au couronnement de la lyre invisible peut entretenir un feu d’Horeb bleu. La poétique de Steve Michelin voisine avec les feux mystiques de la parole sacrée. Cette phrase signe le titre du nouveau livre que j’édite avec les mains de la concrète nature, aux coeurs péricarpes. Que veut-il signifier ou nous offrir avec ce pentacle assorti à ses mains de pâtre et de poète ? La chanson tremblée et vraie du monde que les hommes, petits et vaniteux, refusent comme des forcenés de vivre dans leur coeur ?
Extrait de la préface , Luc Vidal
Stève Michelin Né à Sedan (France) près de Charleville la ville de Rimbaud, là où je prenais le train pour aller retrouver ma grand-mère, j’ai grandi en Mauricie (Québec) partageant les ruelles, les bois, les sports de la région. Pianiste compositeur de musique contemporaine, homme de foi donc du vivace de la nature (voilure de l’invisible). N’étant pas un poète de la revendication ou plutôt s’il y a revendication, c’est celle de relier le sujet pensant et aimant à la chose que l’on questionne. Père de deux enfants et par le fait même, voire à rebours, l’histoire de la nature humaine jusqu’au Père se retirant devant l’Homme adolescent, préférant s’abreuver aux eaux usées qu’aux sources profondes, parce que celles-ci ne sont pas visibles au premier coup d’oeil.
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Femme Ô mer dans ses entrailles tourmentées comment une bougie parfumée attachée aux cordages du port et sa bêche sidérale peut-elle s’amarrer au beffroi de pierre et contempler ses oeuvres mouvementées Femme livrée au couperet du chiffre l’Esprit vampire des mers insaisissables
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Des fleuves d’ambre se déversent dans nos fioles d’apprentis Des giboulées sur nos cloches de papiers Un badaud aux mains gercées croyant alerter le village l’arrivée des contrebandiers. Ombrelles de dentelle dans sa caravane luxuriante sous un ciel d’Apaches et ses plumes d’oiseaux tropicales Volière d’absence.
Stève Michelin
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Deux escrimeurs se touchant au coeur Chant de terre ébloui le jardin de Cléopâtre reverdit. Les fauves sortaient de leur vase en des teintes chromatiques. Deux acrobates dans leur chorégraphie sortant des orties.
photographie/couverture : Michèle Houle