“L’alouette et l’hirondelle” de Lucile Challou avec des photographies de Luc Vidal
Fenêtre d’or
Un lys rouge s’élance dans le ciel,
Avec des milliers d’autres, il encerclait un portail hermétiquement clos.
Je marche sur des braises,
Et j’ouvre une fenêtre d’or :
Des chênes aux feuillages cuivrés surgissent,
Ils s’accrochent aux nuages et dévorent la terre,
Des oiseaux d’argent font leur nid au bord des branches,
Un chat somnole sur un coussin de mousse.
Il neige, le feu crépite et s’élève très haut,
Je me jette au cœur des flammes et je bois les flocons,
Les herbes sauvages envahissent l’univers,
Les bouleaux se balancent, leurs ombres passent sur la lune.
Il fait très chaud, il fait très froid,
Le monde explose en étoiles violettes,
Le sang violent bat à mes tempes,
Et je disparais à travers de profondes verdures.
Citrons
Elle peignit la cruche grège et le citron.
Elle but l’eau de la cruche et y ajouta quelques gouttes de citron.
Le citron jaune d’or sur la table orange ; elle apposa une couche de peinture avec son couteau, elle brossa un fond bleu étouffé.
Elle aimait ces heures calmes au bord de la nature morte et de la toile qu’elle réinventait, elle passait du temps à méditer.
Elle appréciait la solitude. Elle confectionna du café, et elle ajouta une tasse fleurie sur le tableau ;
il demeurait des couleurs opaques en relief, juxtaposées à une atmosphère diluée, bleue.
Le ciel sur une nature morte.
Le peintre progressait vers une présence chaleureuse.
Elle peignait, rêvait, dégustait le café, mordait le citron.
Elle songeait en couleurs.
Ses imaginations se muaient en réalités jaunes, oranges, bleutées, fleuries gaiement.
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