Le travail de Maëlle Levacher sur Jehan Rictus mis à l’honneur dans la revue Pastiches
La revue Chiendents a publié en janvier 2017 un numéro sur le poète Jehan-Rictus. Ce numéro comporte nombre de pastiches écrits par les étudiants de Maëlle Levacher.
Des vertus pédagogiques
Les écrivains font souvent leurs armes en pastichant. Se confronter au style des illustres prédécesseurs permet de forger sa propre voix. Bien connaître les autres pour mieux s’en détacher.
Les enseignants ont aussi compris depuis longtemps les vertus pédagogiques du pastiche et l’utilisent lors des exercices de composition. Au baccalauréat, par exemple, on propose aux candidats des sujets d’invention qui consistent à écrire à la manière de… Même si la finalité de ces exercices est de mieux comprendre les textes littéraires et non d’apprendre à écrire, il n’en reste pas moins qu’ils sont souvent pour les élèves une première sensibilisation à l’écriture de pastiches.
Ainsi, Maëlle Levacher, qui avait inauguré la rubrique Francis Ponge de ce site, utilise régulièrement La Bruyère ou Buffon dans le cadre des cours d’ « écriture créative » qu’elle dispense. En 2015, avec ses étudiants de l’Institut Supérieur d’Agriculture (ISA Lille), elle a utilisé l’œuvre peu connue de nos jours du poète Jehan-Rictus.
Pour découvrir l’article consacré au Chiendent numéro 117 (Jehan-Rictus) :
http://pastiches.net/autour-du-pastiche/article/apprendre-en-pastichant-jehan
Poète des pauvres
Jehan-Rictus (1867-1933), considéré abusivement comme poète anarchiste (il fut aussi vaguement royaliste), serait davantage le poète des pauvres. Il compose au tournant du XXe siècle Les Soliloques du Pauvre, des poèmes en « faubourien » (langue populaire des faubourgs de Paris) qu’il « gueule » dans les cabarets. Il a un temps quelque succès mais sa vie n’a jamais été facile, et ce depuis son enfance. Les premiers vers de « L’hiver » qui ouvreLes Soliloques du Pauvre [1], inspirés de son expérience de la rue, n’ont hélas rien perdu de leur actualité :
Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,
V’là l’ moment de n’ pus s’ mett’ à poils :
V’là qu’ ceuss’ qui tienn’nt la queu’ d’ la poêle
Dans l’ Midi vont s’ carapater !V’là l’ temps ousque jusqu’en Hanovre
Et d’ Gibraltar au cap Gris-Nez,
Les Borgeois, l’ soir, vont plaind’ les Pauvres
Au coin du feu… après dîner !Et v’là l’ temps ousque dans la Presse,
Entre un ou deux lanc’ments d’ putains,
On va r’découvrir la Détresse,
La Purée et les Purotains !etc…
Remerciements du Petit Véhicule à la revue Pastiches.
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