“Ode à Jamais” de Alexia Aubert, co-illustré par Karine Engrand
Ode à Jamais, le titre du livre d’Alexia Aubert dit l’antique hommage qui célèbre
là un récit-cri d’amour. Les mots de la poète établissent en moi lecteur un chant,
le chant du refus comme un désespoir fragile, d’une forme de tristesse, d’un temps
sans secours « sur les monts du temps » ? Une musique mélancolique mais vraie,
presque légère s’installe dans les poèmes. Cette ode est une allégorie aussi mais
l’histoire vivante d’Eurydice qui affirme sa chanson et la clame ou la murmure sans
hésitation. Elle est debout sous cet étrange clair de lune en soi. Elle chante ou plutôt
offre à Orphée la possibilité de ses métamorphoses. Aime ma solitude /Qu’elle te rencontre/ Au coin d’un feu, Les mots qui dénudent. Qui dorment contre /Les mots des yeux.
Extrait de la préface de Luc Vidal, pour l’intégrale cliquez ici
Le pays de Cocagne
J’ai soulevé des questions
Mais pas des montagnes,
J’ai vu de mon balcon
Le pays de Cocagne.
Tombée dans le marasme,
J’ai cru alors vous plaire,
Que de vos fantasmes
J’en ai fait des prières.
Vous vois-je, vous vois-je
Comme un écueil à fl eur d’eau ?
Vous lis-je, vous lis-je
comme un recueil de Rimbaud ?
De Rimbaud
Malandrin de sommeil,
Quintessence de mes nuits,
Qui me glisse à l’oreille,
Quelques mots interdits.
Je coucherais nos chimères,
Sur des lettres anonymes,
Doux roman épistolaire,
Qui s’écrit et puis s’abîme.
Alexia Aubert
Écrire l’amour, l’impossible, l inexistant, l’intemporel, l’idéal, l’imparfait, l’éternel,
l’utopie, la nature. Aimer coucher le glacis de ses émotions sur des lettres
jamais lues. Attendre ou ne plus rien attendre. Déverser des songes à un amour
perdu, d’un autre siècle. L’effl eurer au passage de la clarté de l’aube sur ses rêves.
Ecouter ruisseler une suave mélopée sur ses écrits et dans le brouhaha du présent,
ne plus entendre qu’elle. Perler des mots à l’orée du bois, où les grands espaces
verdoyants virgulent encore le monde conceptuel dans lequel on fl âne, celui qui
taraude un billabong de pensées. Se créer sa réalité, à travers la littérature et la
peinture. Puis des notes de musique, deux albums avec des musiciens compositeurs,
promènent des ambiances rurales et romantiques. L’esquisse du temps est
une Ode à Jamais. À travers le Cercle des Romantiques, des ateliers de poésie,
de bibliothérapie, des séjours poétiques, des conférences comme celle sur Baudelaire
abordent une sensibilité qu’il nous plaît de retrouver dans la création, sans
âge. L’art de vivre sans trop y penser.
Karine Engrand
L’histoire de cette férue d’art commence à Paris dans les années 1970. Fille d’entrepreneur,
elle naît à Boulogne-Billancourt en 1975 et grandit à Paris, puis à Nice. Diplôme
de Sciences Po Aix en poche, Karine Engrand part à la découverte du monde.
Entrepreneuse accomplie pendant 11 ans dans la Caraïbe, Karine décide de rentrer en
France. Changement de cap, changement de vie. Heureuse maman de 3 enfants, elle
décide de les élever dans le sud de la France et de s’adonner enfi n à l’une de ses plus
grandes passions : les arts. Pourtant, ce n’est ni dans un musée, ni dans une galerie,
ni dans un de ses ateliers que se rencontrent les deux artistes, mais dans un café. Le
temps d’un café, Alexia et Karine aiment partager leur passion de l’art sous toutes ses
formes. Conquise par l’univers d’Alexia Aubert, artiste poético-romantique protéiforme,
Karine accepte aujourd’hui son invitation à contribuer à sa nouvelle oeuvre,
avec bonheur et humilité. Ensemble, elles réalisent les illustrations d’ «Ode à jamais»,
le nouveau recueil de poèmes d’Alexia Aubert.