“Sentiers de l’Assise” de Olivier Duval, avec des encres de Marion Le Pennec
Montagnes et rivières

Un coup de pinceau élargit l’espace
Fait surgir en moi très bas
Une montagne remuée de nuages
D’abord l’a chambre étroite
D’une poitrine endurcie
D’un ventre avare
D’abord un maigre ruisselet
Frayant son chemin
Comme il peut
Puis la montagne hermétique et lumineuse
Déverse tous ses torrents
C’est le monde qui respire
Il y a tant de puissance
Dans les fouets du souffle
Qu’on ne peut pas s’en douter
Tout ce silence cloîtré
Aspire à plus d’espace – d’un claquement s’ouvrent
Le dedans au dehors et les vallées aux cimes
S’élance en toi un navire de rocs
Une cordillière assoiffée de ciel
Partout ses nouvelles rivières

Chaque jour la contemplation, la pratique du qi gong et du taiji invitent à une perception plus fine du monde, à son unité. J’aime la matérialité de cette union, respirer, marcher, nager… Petit à petit mes mains rétives sont pacifiées, le visage se détend, le corps et tout l’intérieur s’ouvrent au grand dehors. La perspective est sans fin et j’ai pris l’habitude d’inscrire ce corps à corps avec des mots… pour le plaisir d’essayer de dire ce qui ne demande pas à être dit. La méditation dont cette écriture témoigne ne repose que sur une démarche solitaire et ètrangère à toute chapelle : il s’agit simplement d’essayer d’être un homme vrai. Elle n’en a pas moins tout un sous-sol bien connu – le Fumée de fumée // Le tout fumée de L’Ecclésiaste, le nada de Jean de la Croix, ce Dieu nu de Maître Eckart qui n’est ni ceci ni cela, ou le fana des soufis, les lumières philosophiques et poétiques de l’Iran…
Olivier Duval
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