Chaque jour la contemplation, la méditation, la pratique du qi gong et du taiji invitent à une perception plus fi ne du monde, à sonunité.
J’aime la matérialité de cette union,respirer, marcher, nager…
Petit à petit mes mains rétives sont pacifi ées, le visage se détend, le corps et tout l’intérieur s’ouvrent au granddehors.
La perspective est sans fin et j’ai pris l’habitude d’inscrire ce corps à corps avec des mots… pour le plaisir d’essayer de dire ce qui ne demande pas à être dit.
Ainsi sont nés neuf livres rythmant un Recueil sans fin au coeur du recueillement de l’assise.
Assis sur un coussin noir aux pommes vertes est le premier d’entre eux.
Il ouvre un territoire immense, accompagné par les enluminures de Jacques-Pierre Amée.
Assis sur un morceau de bois otté, le deuxième, tisse une métaphore à prendre au pied de la lettre.
Ce bois offert par la mer invite à la vacuité (on pourrait tout aussi bien dire à la plénitude) : les encres de Marion Le Pennec lui font écho.
Ce troisième recueil, Assis sur un coussin bleu comme la nuit, essaie de conjuguer des approches apparemment
diverses qui s’unifient dans la pratique : une éthique (par-delà ce qu’on appelle le bien et le mal), un travail du souffle et une plongée dans ce vide où toute vie se ressource…
Les photographies d’Alain Silvert comme autant de pauses lumineuses. Également parus aux Éditions du Petit Véhicule, des Sentiers de l’assise (une version courte du deuxième recueil), et Un recueil de sable (avec des photographies de Michel Leclercq)
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.