“Désirs, Haïkus érotiques” de Patrick Gillet (textes) & Nina Egée (photographies)
Quand je me retourne
Sur la femme qui me dépasse
Seule reste la brume
Tombée de la nuit
A la fenêtre une femme
Retire ses bas
Nudité offerte
Dans la clarté de la chambre
Le ballet des corps
Postface de Luc Vidal
Quand je me retourne
Sur la femme
qui me dépasse Seule reste la brume
Désirs, comme des instants résumés et synthètiques d’un long chemin poétique. Désirs, haïkus érotiques comme le lieu même de l’éternité de l’instant. Approchez. Voici le théâtre où s’expriment de véritables élans amoureux, des vertiges d’instants dont la souplesse souligne la vie des désirs qui peuplent ou habitent nos pensées au féminin ou au masculin. Ce livre suggère, invente, observe la naissance du beau désir d’éros. Les mots des haïkus écrits par Patrick Gillet sont savoureux, allusifs, concrets. Ils donnent à voir aussi pour reprendre une expression de Paul Eluard cité dans la préface de ce livre. Ces haïkus et ces photographies vont l’amble, s’épaulent tendrement dans les bras de la nuit ou d’un demi-jour scintillant d’émotions. Le poète et la photographe ont travaillé ensemble pour réaliser ce livre subtil comme une fleur de givre. J’apprécie les travaux issus des regards précis et amoureux du sujet traité par la photographe Nina Egée. Ses photographies allient avec tendresse caresse et beauté de la suggestion. Je goutte avec bonheur tous ces haïkus ciselés qui font mouche de Patrick Gillet. Je l’ai déjà édité dans Arbres avec la peintre Marion Le Pennec et ses encres. J’invite le lecteur, la lectrice à s’abandonner à la rêverie comme une douceur ensorcelante quand ils prendront le temps d’ouvrir ce beau livre dialogué dont la conjugaison nous mène au pays des désirs renouvelés comme de sûrs printemps. Ces haikus sont des récits qui racontent une histoire et une rencontre.
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La dernière goutte
Suspendue au bout du gland
Coït interrompu !
Autre livre de Patrick Gillet : “Arbres”