“Et vogue la galère” de Paule Minier-Deniel avec des photographies de l’auteure
Écrire pour trouver les clés, certaines clés de ses rêves, clés pour les retrouvailles des temps de soi-même à réinventer. Cinq stations ou cinq
ports ressuscités par la magie de l’écrit pour filer les marées de ses existences. Paule nous dira la guerre et comment elle sortit du ventre de
sa maman. Acceptation de vivre et recherche immédiate d’un père absent. Ce livre ému est une succession de tableaux qui narre les vies de la petite fille électrique, ses désirs de plonger dans le monde des livres, ses fidèles alliés, son refuge comme un secours et un recours… ( Extrait de la Postface de Luc Vidal)
Mes lieux de mémoire, je les vis intensément ; c’est la notion consciente du bonheur d’être qui s’oppose à l’oubli de ceux qui m’ont fait naître, en reconnaissance de ce que je leur dois. Mais après moi, quelle trace parlera d’eux et de ceux que j’ai aimés tout au long de ma vie ?
Cet arbre millénaire était là, avant moi, et sera debout encore après moi ; il tendra ses branches lourdes vers le ciel tandis que mes cendres ensemenceront ses racines ; qu’au moins la terre en profite, c’est le beau principe de la régénération ! Une vie s’efface, elle reste dans les mémoires quelque temps, le temps d’une génération peut-être ? Quelle présence s’inscrit contre l’oubli ? Les souvenirs ? Ils ont besoin de lieux pour exister comme ancrage de la mémoire.
Extrait de « Lieux de mémoire », p.117