Ode à Jamais, le titre du livre d’Alexia Aubert dit l’antique hommage qui célèbre
là un récit-cri d’amour. Les mots de la poète établissent en moi lecteur un chant,
le chant du refus comme un désespoir fragile, d’une forme de tristesse, d’un temps
sans secours « sur les monts du temps » ? Une musique mélancolique mais vraie,
presque légère s’installe dans les poèmes. Cette ode est une allégorie aussi mais
l’histoire vivante d’Eurydice qui affirme sa chanson et la clame ou la murmure sans
hésitation. Elle est debout sous cet étrange clair de lune en soi. Elle chante ou plutôt
offre à Orphée la possibilité de ses métamorphoses. Aime ma solitude /Qu’elle te rencontre/ Au coin d’un feu, Les mots qui dénudent. Qui dorment contre /Les mots des yeux.
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.