Une île sur le Loir, de Michel LALET – Illustrations d’Alice GILLOIRE
Michel LALET
Une île sur le Loir
illustrations d’ Alice GILLOIRE
Michel Lalet se décrit comme un saltimbanque ! Il pourrait adopter pour son propre compte la formule de Lampedusa «Tout changer pour que rien ne change ! » Tout changer, c’est passer avec ivresse d’une discipline à une autre : auteur de jeux de société à succès, musicien et compositeur, auteur de centaines de chansons, homme de scène, romancier, nouvelliste, auteur de théâtre, il a également passé sa vie en militant dans l’univers associatif du sport et de la culture. Rien ne change, car dit-il : « Il s’agit toujours du même travail : donner aux autres des occasions d’apprendre, de rire, de pleurer, de s’émouvoir ».
Avec ce roman «Une île sur le Loir », il touche au plus profond de l’âme de ceux qui renoncent jusqu’à leur propre rédemption et qui pourtant peuvent espérer la voir jaillir depuis le coeur de leurs désillusions. Ce qui n’empêche pas l’auteur de balayer d’un revers de main l’idée qu’il construirait quelque chose de plus profond qu’une simple distraction utile en parodiant avec gourmandise la phrase d’Émil Cioran : « Je bricole dans l’incurable ! »
Responsable – et coupable – dans ce que l’on a appelé l’affaire du sang contaminé, Jean Lacenaire fera de la prison. Après une lente dérive, il se perd en Afrique et sera notamment témoin des atrocités en Sierra Leone et du génocide rwandais.Depuis bientôt quinze ans il vit réfugié dans l’Île, un bout de terre sur le Loir où il vit seul, évitant tout contact. Jusqu’à ce que le passé vienne une nouvelle fois changer la donne.
C’était un homme, jeune en apparence, portant un gros sac à dos et qui marchait d’un pas décidé vers le gué. Sans même prendre la peine de ralentir ou de chercher l’endroit le plus approprié pour traverser, il est entré dans la rivière, avec de l’eau jusqu’aux genoux et a continué en direction de ma maison. J’ai dégringolé du toit aussi rapidement que je l’ai pu,pour arrêter l’inconnu et lui dire ma façon de penser sur cette intrusion. Personne, pas même Renquin, n’a approché ma maison comme celui-là projetait visiblement de le faire. Je me suis dirigé vers lui à grandes enjambées et à une dizaine de mètres de lui j’ai crié – Qu’est-ce que vous venez faire ici? L’homme n’a même pas ralenti, s’est déporté sur le bord du chemin pour m’éviter et une fois passé devant moi a tourné la tête en disant seulement – Fatigué…
extrait du roman
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