Surface est une prose éveillée du monde qui puise dans les contes, les mythes et l’imagination. Le récit brosse le soi et le non soi par le biais de destins de personnages et de faits surnaturels et hyperboliques. Présenter un point de vue et le mettre en question en ayant recours à une unité de mesure allégorique relève, ici, principalement, du fantastique-merveilleux. Cependant, c’est avant tout une réflexion sur la nature humaine. Une traversée d’un monde renouvelé, chargée de sens où la nature constitue une énergie vitale.
De surcroît, cette quête de l’impersonnel traduit une rencontre par-delà le sujet afin de faire l’expérience d’une métamorphose. Une attitude qui dépasse la forme dans un monde inversé.
Explorer la comédie humaine de la Surface se déploie à travers Aréthuse qui la détourne et l’invente. Désormais, Surface s’ouvre sur une mutation qui perdure pour chacune des entités, et narre une capacité universelle d’agir et de signifier, par le miroitement, le redoublement et l’accomplissement.
Ce récit se veut être une comédie humaine d’un ailleurs, une transcendance du temps et de l’espace. C’est une libération d’inventer. Une mobilisation précisément de façons de penser qui créent des sujets grotesques, fantastiques et romanesques. Sans relief précis, cette région illimitée est prête à être peuplée. Surface est, en outre, une “voie transfiguratrice” où les mots vont au-delà des mots. Toujours en éveil, elle renaît, elle se ressemble, elle est en quête, évolue à l’intérieur de ses plis. La nature et le surnaturel se mettent en cause et s’unissent à la fois.
Née en Albanie, diplômée de littérature française, Arta Shapllo Seiti enseigne les relations internationales à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université catholique de Lille.
Elle est l’auteure de plusieurs articles dédiés à une approche géopolitique de l’Europe du Sud-Est. Les points de vue des sciences sociales et de la création littéraire n’ont de cesse d’inspirer ses travaux.
Elle publie Nimbes chez Fauves Editions (août 2018), son premier récit, une exploration poétique et onirique de quelques aspects du monde et, par extension, de son intériorité.
Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre.
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes : la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière : tout y sera ,moins l’esprit.