“Des signes sur le chemin” de Albiolo
Lettre à Colette
Voici une face cachée de tes créations qui apparaît à mes yeux. Ces lignes sont anciennes, du temps de tes rêves juvéniles et fragiles. Mais ont la fraîcheur d’une époque qui ne dit pas son nom. Je lis tes vers comme des notes qui auraient servi à certains traits flamboyants de tes peintures à venir, celles que j’avais vues et appréciées dans les années 1985. La métaphore, une image fulgurante circule dans tes poèmes. Ainsi,
Et ce fleuve lent qui dessine tout l’espace / Passer le gué / À fleur de l’eau / Jaune paille l’œil du crocodile / Pirogue couchée dans les limons / Lianes embrassées embrasse le regard.
Dans ta poésie je retrouve la géométrie des formes de ta peinture et les grands espaces montrés à la sagacité des regards.
Peut-être es-tu cette femme nue, la reine flamboyante des couleurs qui ont embrasé la farandole des gestes amples, indispensables que tu menais à bien jusqu’au bric à brac de tes rêves. Voulais-tu à cette époque séduire ce « cavalier isolé » et discret ? Je connais son prénom. Il fut ce compagnon choisi et nécessaire à l’émergence de ton art. Calmer les peurs, les retourner pour vivre enfin, offrir des soleils, des danses enjouées comme dans un sabbat, parler avec la salamandre verte qui est la maîtresse de tes nuits car « cette nuit, l’écume aura la couleur du sang ». Au fond, dans ta poésie, on retrouve le chant des couleurs de ta peinture qui s’est toujours efforcée de traduire l’instant fragile de la vie dans les courbes de l’infini. Dans le poème Pierre écrite tu rimbaldises ton adolescence attentive au mouvement des révoltes et des secrets colorés du lyrisme que j’apprécie dans ton oeuvre. Ton bateau d’artiste n’est-il pas ivre de soleil ?
Nantes le 11-06-2019
Luc Vidal
Les mots
Il y a l’œuvre écrite et l’œuvre qui s’inscrit
Dure en vous le livre refermé
Il y a ce qui vous bat pour le meilleur
Ce qui meurtrit au seuil des portes entr’ouvertes
Il y a des larmes où gisent des mots qui ne sont pas tracés Les mots qui s’inventent
Les mots qui ne disent pas le sens
Mais deviennent Sens
Informels mais pourtant sculptés Indécryptables mais pourtant décryptés Trahis par le mystère qu’ils manifestent Trahis par leur absence
Nés du silence
Retournant au silence
Les mots dessinent la marge blanche des possibles
Vibrant de ce qu’ils ont tu
Biographie :
Née en Afrique où elle a vécu dans des régions présahariennes et équatoriales sources de son inspiration, diplômée de la faculté des Lettres de Nantes, son intérêt est tourné vers toutes les formes d’art, peinture, art visuel, musique, littérature, écriture poétique…
En peinture, ses formats monumentaux à l’huile ont été exposés à Paris (artistes indépendants), Cannes (Palais des Festivals- Premier prix du jury), Toulouse AIRBUS, Aix-en-Provence (Cité du Livre ; Musées croisés), Marseille (Foire Internationale), Palo Alto USA (Galerie Internationale), et dans des lieux intemporels comme le Palais des Papes à Avignon, ville où elle a obtenu le 1er Grand Prix du Mondial Arts (Salon des expositions, Avignon 1992, 600 artistes exposés).
Au début des années 2000, Albiolo conçoit, pour la vidéo projection sur écran géant, des œuvres visuelles de micro format qu’elle nomme diachromies®. Sa recherche sur les correspondances entre sons, rythmes, couleurs et formes, l’amène à créer en 2006 les concerts diachromiques®, croisements d’œuvres visuelles et musicales auxquelles elle associera poèmes, chants lyriques et danse. En 2014, Albiolo écrit le livret et conçois l’opéra diachromique® IXIBAB, le dessein des dieux, dont l’action se situe en Mésopotamie il y a plus de 4300 ans. …..( extrait)
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Rappel d’un autre titre du même auteur : Ixibab